Comment j’ai soigné ma peur de l’avion

J’ai longtemps hésité avant de vous raconter cette expérience, mais je me suis dit qu’il pourrait être utile à ceux qui ont le même problème. Il y a encore quelques années, je prenais l’avion avec indifférence. Mais il y a quelques années, j’ai commencé à me sentir mal quand j’étais censé prendre l’avion. Même l’éternel trio calmants-alcool-somnifère ne parvenait plus à m’apaiser. L’année dernière, ma chère et tendre m’a donc offert un stage pour affronter ma peur de prendre l’avion. Mon stage s’est passé en plein Paris un dimanche. Nous étions 6 phobiques réunis pour l’occasion. J’étais angoissé quand je devais prendre l’avion mais je parvenais encore à voyager. Pour d’autres, c’était pire : une participante avait fait une crise de panique et avait dû être débarquée ! La psychologue a commencé par nous informer que nous étions loin d’être les seuls à être dans ce cas : 1 personne sur 5 dit être stressée quand elle doit prendre l’avion ! La première étape de ce stage a consisté à contrôler nos pensées négatives. Le but de ce groupe de parole était de prendre conscience des raisonnements qui alimentent nos peurs… Ca m’a fait beaucoup de bien de pouvoir en rire. Puis la psychologue nous a appris à nous relaxer par la respiration abdominale, avec l’aide d’un logiciel de cohérence cardiaque. Puis l’après-midi, nous avons abordé la seconde partie : tout savoir sur le fonctionnement des avions. L’idée est toute simple : c’est le fait de ne pas comprendre qui provoque en partie la peur. Un pilote de ligne nous a donc parlé de sécurité aérienne, puis a répondu à un feu nourri de questions, même les plus farfelues (du genre : est-ce que le train d’atterrissage peut se décrocher pendant le vol ? Est-il possible qu’une vitre se brise et que les passagers soient éjecté de la cabine ?). Après deux heures de questions, j’étais devenu incollable sur le sujet. Puis nous sommesenfin passés à la troisième étape, la plus ludique : nous avons piloté un Boeing 737 ! Le simulateur de vol était une réplique exacte de cockpit : il était même si réaliste qu’une fois installé, on a du mal à faire la différence avec le réel. Un autre pilote de ligne nous a aidés à en prendre les commandes et nous avons ainsi pu décoller depuis l’aéroport de Hong-Kong. La journée s’est terminée par un débriefing où chaque participant a pu partager son ressenti. Résultat de l’expérience ? J’ai pu reprendre l’avion bien plus sereinement qu’auparavant. Je ne dirai pas que je ne ressens pas un peu d’anxiété avant le décollage, mais je sais désormais comment la canaliser.